Pierrot lapon

Pierrot

Pierrot, dit autrefois Gilles, est une œuvre de Watteau que j’aime depuis toujours. Je préfère le nommer Pierrot car l’origine de Gilles est peu claire et renvoie  à des références moins nobles.Pierrot Lapon

Gilles est un personnage de théâtre de foire, de comédie qui représente le niais et par extension un homme que l’on bafoue. Ou bien il évoque  Saint Gilles qui prit la fuite plutôt que d’être couronné roi et d’où vient l’expression «  faire gille » c’est à dire s’enfuir. Pierrot est un personnage de l’ancienne comédie italienne. Il est candide, badin et a une certaine dose de bon sens. Son vêtement est blanc. Il ne porte pas de masque et a le visage enfariné. Dans la commedia dell’arte, il est le rival d’Arlequin auprès de Francisquine ou de Zerbinette.Pierrot tête

Dans l’expression  du visage du Pierrot de Watteau, certains ont vu la bêtise, la crédulité, la niaiserie. J’y vois plus de la rêverie et de la mélancolie. J’y vois plus un être seul et heureux, un homme solitaire et épanoui…qui trouve très bien sa place en Laponie.arbre lapon

 

 

Mon Pierrot lapon ressemble plus à celui de Nicolas Lancret qu’à celui de l’initiateur du genre des « fêtes galantes » mais nous restons vraiment dans le même état d’esprit.

A voir dans l’onglet « Laponie »!

 

Rentrée 2015 de François F.

Nous voilà déjà en septembre 2015 !

SN 560 V25

 

Ici venu, l’avenir est paresse.

L’insecte net gratte la sécheresse;

Tout est brûlé, défait, reçu dans l’air

A je ne sais quelle sévère essence…

La vie est vaste, étant ivre d’absence,

Et l’amertume est douce, et l’esprit clair.

Les morts cachés sont bien dans cette terre

qui les réchauffe et sèche leur mystère. (…)

Le vent se lève !… Il faut tenter de vivre !

L’air immense ouvre et referme mon livre,

La vague en poudre ose jaillir des rocs !

Envolez-vous, pages tout éblouies !

Rompez, vagues ! Rompez d’eaux réjouies

Ce toit tranquille où picoraient des focs !

P. Valéry  Le cimetière marin

 

Neurone I

 

 

 

 

 

 

Neurone II - Le mystère de la création

 

 

 

 

 

 

Djérid réduit

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Toujours incertain et romantique !

Notre Dame Paris Portrait vignette

 

Une femme découvre un horizon fabuleux où l’amour transfigure tout, où le temps n’est plus, où le bien-être est éternel. Elle repense à son Homme. Il sera toujours là, dans ses rêves ou sa folie, dans sa vie ou lors de sa mort.

Rejoignez-les sur les berges féeriques où le destin les a poussés, loin des rives nauséabondes du quotidien. Dans ce monde nouveau à la flore antédiluvienne, sur ce petit bout de terre paisible où ils se sont promis de vivre pleinement leur passion, sur cet archipel fantastique dans l’océan de leurs rêves qu’ils ont maintes fois entraperçu au cours de nébuleuses envolées de leur âme…

Cheval sur un carrelage rouge dans un decor gothique vignette

Main dans la main, elle dans lui, lui dans elle, enlacés tel le lierre sur le tronc, guidés par Jupiter et Vénus, leurs corps et leurs esprits connaîtront les joies infinies de la volupté. Ils quitteront l’hideuse vie pour voguer vers un monde merveilleux… Leurs visages tournés vers la proue du bateau, les poumons gonflés de l’air léger et enivrant qui souffle de leur Nirvana en emportant dans ses tourbillons quelques avant-goûts de sa perfection… Venez… Venez à leurs côtés.

 

Fleurs

Le monde est fait de souffrance insignifiante ou insupportable, mesquine ou grande, quotidienne ou historique. Chaque être traîne lamentablement une multitude de viles douleurs. Vision pessimiste ou réaliste ? Ma peinture est celle d’un autre monde, elle tend à esquisser un ailleurs pur et merveilleux, un Nirvana romantique et sûrement niais, à l’opposé de ma vision du Monde et de l’âme des Hommes. Mes tableaux reflètent mon âme naïve et enfantine, rococo et pompeuse. Ma route continue dans son interminable médiocrité sans que je fasse quelque chose pour en sortir tellement je l’aime !

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portrait par françois F., aquarelle

La jeunesse est …

                                    Je ne suis pas Chateaubriand mais je peux le citer !

portrait par françois F., aquarelle
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           La jeunesse est une chose charmante : elle part, au commencement de la vie, couronnée de fleurs comme la flotte athénienne pour aller conquérir la Sicile et les délicieuses campagnes d’Enna. La prière est dite à haute voix par le prêtre de Neptune ; les libations sont faites avec des coupes d’or ; la foule, bordant la mer, unit ses invocations à celles du pilote ; le péan est chanté, tandis que la voile se déploie aux rayons et au souffle de l’aurore. Alcibiade, vêtu de pourpre et beau comme l’Amour, se fait remarquer sur les trirèmes, fier des sept chars qu’il a lancés dans la carrière d’Olympie.

Mais, à peine l’île d’Alcinoüs est-elle passée, l’illusion s’évanouit. Alcibiade banni va vieillir loin de sa patrie et mourir percé de flèches sur le sein de Timandra. Les compagnons de ses premières espérances, esclaves à Syracuse, n’ont pour alléger le poids de leur chaînes que quelques vers d’Euripide.

Mémoires d’outre-tombe, Chateaubriand

portrait par françois F., aquarelle
La mer en toile de fond pour un autoportrait de françois F.

 

Orgueil extrait de Cyrano

              CYRANO

                                   Et que faudrait-il faire ?

Chercher un protecteur puissant, prendre un patron,

Et comme un lierre obscur qui circonvient un tronc

Et s’en fait un tuteur en lui léchant l’écorce,

Grimper par ruse au lieu de s’élever par force ?

Non, merci. Dédier, comme tous ils le font,

Des vers aux financiers ? se changer en bouffon

Dans l’espoir vil de voir, aux lèvres d’un ministre,

Naître un sourire, enfin, qui ne soit pas sinistre ?

Non, merci. Déjeuner, chaque jour, d’un crapaud ?

Avoir un ventre usé par la marche ? une peau

Qui plus vite, à l’endroit des genoux, devient sale ?

Exécuter des tours de souplesse dorsale ?…

Non, merci. D’une main flatter la chèvre au cou

Cependant que, de l’autre, on arrose le chou,

Et, donneur de séné par désir de rhubarbe,

Avoir son encensoir, toujours, dans quelque barbe ?

Non, merci ! Se pousser de giron en giron,

Devenir un petit grand homme dans un rond,

Et naviguer, avec des madrigaux pour rames,

Et dans ses voiles des soupirs de vielles dames ?

Non, merci ! Chez le bon éditeur de Sercy

Faire éditer ses vers en payant ? Non, merci !

S’aller faire nommer pape par les conciles

Que dans des cabarets tiennent des imbéciles ?

Non, merci ! Travailler à se construire un nom

Sur un sonnet, au lieu d’en faire d’autres ? Non,

Merci ! Ne découvrir du talent qu’aux mazettes ?

Etre terrorisé par de vagues gazettes,

Et se dire sans cesse : « Oh ! pourvu que je sois

Dans les petits papiers du Mercure François ? »…

Non, merci ! Calculer, avoir peur, être blême,

Aimer mieux faire une visite qu’un poème,

Rédiger des placets, se faire présenter ?

Non, merci ! non, merci ! non, merci ! Mais…chanter,

Rêver, rire, passer, être seul, être libre,

Avoir l’œil qui regarde bien, la voix qui vibre,

Mettre, quand il vous plaît, son feutre de travers,

Pour un oui, pour un non, se battre, ou-faire un vers !

Travailler sans souci de gloire ou de fortune,

A tel voyage, auquel on pense, dans la lune !

N’écrire jamais rien qui de soi ne sortît,

Et modeste d’ailleurs, se dire : mon petit,

Sois satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles,

Si c’est dans ton jardin à toi que tu les cueilles !

Puis, s’il advient d’un peu triompher, par hasard,

Ne pas être obligé d’en rien rendre à César,

Vis-à-vis de soi-même en garder le mérite,

Bref, dédaignant d’être le lierre parasite,

Lors même qu’on n’est pas le chêne ou le tilleul,

Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul !

(…)

(…)                                             Oui, ma vie

Ce fut d’être celui qui souffle- et qu’on oublie !

   A Roxane

Vous souvient-il du soir où Christian vous parla

Sous le balcon ? Eh bien ! toute ma vie est là :

Pendant que je restais en bas, dans l’ombre noire,

D’autres montaient cueillir le baiser de la gloire !

C’est justice, et j’approuve au seuil de mon tombeau :

Molière a du génie et Christian était beau !

(…)

(…) Non ! non, c’est bien plus beau lorsque c’est inutile !

Un peu de philo…

Il est absurde d’admettre que la douleur sans fin qui naît de la misère inhérente à la vie et qui remplit le monde, ne soit qu’un pur accident et non le but même. Chaque malheur particulier parait, il est vrai, une exception ; mais le malheur général est la règle. De même qu’un ruisseau coule sans tourbillons, aussi longtemps qu’il ne rencontre point d’obstacles, de même dans la nature humaine, la vie coule inconsciente et inattentive, quand rien ne s’oppose à la volonté. Si l’attention est éveillée, c’est que la volonté a été entravée et qu’il s’est produit quelque chose. Tout ce qui se dresse en face de notre volonté, qui la traverse ou lui résiste, c’est-à-dire tout ce qu’il y a de désagréable et de douloureux, nous le ressentons sur-le-champ, et très nettement. Nous ne remarquons pas la santé générale de notre corps, mais seulement le point léger où le soulier nous blesse ; nous n’apprécions pas l’ensemble prospère de nos affaires, et nous n’avons de pensées que pour une minutie insignifiante qui nous chagrine. Le bien-être et le bonheur sont donc tout négatif, la douleur seule est positive.

Rien de plus absurde que les métaphysiques qui expliquent le mal comme négatif ; lui seul au contraire est positif, puisqu’il se fait sentir… tout bien, tout bonheur, toute satisfaction sont négatifs, car ils ne font que supprimer un désir et terminer une peine. En plus nous trouvons les joies au-dessous de notre attente, tandis que les douleurs la dépassent de beaucoup.

La vie de l’homme est un combat perpétuel, non pas seulement contre des maux abstraits, la misère ou l’ennui, mais contre les autres hommes. Partout on trouve un adversaire : la vie est une guerre sans trêve, et l’on meurt les armes à la main. Au tourment de l’existence vient s’ajouter la rapidité du temps qui ne nous laisse pas prendre haleine, et se tient derrière chacun de nous comme un garde-chiourme avec le fouet.

Pourtant, s’il était soustrait à la pression de l’atmosphère, de même si le poids de là misère, de la peine, des revers et des vains efforts était enlevé à la vie de l’homme, l’excès de son arrogance serait si démesuré, qu’elle le briserait ou tout du moins le pousserait jusqu’à la folie. Il faut à chacun une certaine quantité de soucis, de douleurs ou de misère.

La vie n’est qu’une grande mystification, une grande duperie…

 

080 La danseuse bleue et l'oiseau 60pp