portrait par françois F., aquarelle

                                    Je ne suis pas Chateaubriand mais je peux le citer !

portrait par françois F., aquarelle
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           La jeunesse est une chose charmante : elle part, au commencement de la vie, couronnée de fleurs comme la flotte athénienne pour aller conquérir la Sicile et les délicieuses campagnes d’Enna. La prière est dite à haute voix par le prêtre de Neptune ; les libations sont faites avec des coupes d’or ; la foule, bordant la mer, unit ses invocations à celles du pilote ; le péan est chanté, tandis que la voile se déploie aux rayons et au souffle de l’aurore. Alcibiade, vêtu de pourpre et beau comme l’Amour, se fait remarquer sur les trirèmes, fier des sept chars qu’il a lancés dans la carrière d’Olympie.

Mais, à peine l’île d’Alcinoüs est-elle passée, l’illusion s’évanouit. Alcibiade banni va vieillir loin de sa patrie et mourir percé de flèches sur le sein de Timandra. Les compagnons de ses premières espérances, esclaves à Syracuse, n’ont pour alléger le poids de leur chaînes que quelques vers d’Euripide.

Mémoires d’outre-tombe, Chateaubriand

portrait par françois F., aquarelle
La mer en toile de fond pour un autoportrait de françois F.